Arno 12 Jahre

 

Arno Bourggraff

Arno 18 Jahre

Evolution historique et extension de la Franc-hommanie

Chapitre I.

L'APOGEE DES FRANCS-HOMMES.Les francs-hommes avant le début du 16. siécle.

Il semble bien que les plus anciens francs-hommes du duché soient ceux du comte puis de la prévôté de Chiny. Les chartes signalées plus haut les font remonter, au moins au début du 13e siècle. Les rares détails que nous connaissons de l'organisation des francs-hommes de cette époque nous permettent néanmoins de saisir l'importance, le rôle et les caractéristiques principales de cette institution.

Nous avons démontré déjà l'existence des francs-hommes de la prévôté de Bastogne avant le régne de Jean l'Aveugle. La reconnaissance des privilèges des hommes de la Salle, par le roi de Bo­hême, inclut, en effet, celle de l'existence des francs-hommes. Ceux-ci sont ensuite mentionnes, en 1375, dans un «compte des aides accordées au ducc Wenceslas par les Trois-Etats». (116)

  • J. LECLERCQ, op. cit., suppldment, p. 19.
  • DONY, op. cit., p. 21.

Les francs-hommes doivent participer à l'aide parce qu'ils n'ont pas pris part à la bataille de Baesweiler. Mais c'est là une excepeption. Leurs privilèges sont confirmés en 1439 par Elisabeth Göerlitz. (117)

Le dénombrement de feux de 1469 auquel il a été fait allusion au début de cette étude, constitue un relève des francs-hommes de la prévôté de Bastogne. Ce document signale pour chaque localité: le nombre d'habitants. celui des nobles (gentilshommes), des francs-hommes, des bourgeois, des censiers (tenanciers ), etc. Nous le reproduisons ici en retenant seulement les noms des localités où résident des francs-hommes. (118) Voici:

« Quartier de Bastogne ». Prioditi. de Bastogne.

Mairies Hoffelt

Localités Moinet

Nombre

de francshommes

   18 maisons     4 f.-h.

Crendal

5

»

1

»

Hamiville

12

»

1

»

Troyne

27

»

26

»

Hoffelt

28

»

25

»

Lullange

9

»

3

»

Wickerdange

18

»

9

»

Steinbach

41

»

37

»

Limerle

45

»

44

»

Haut-Bellain

25

»

5

»

Gouvy

28

»

1

»

Wilverdenge

18

»

6

»

Durley

8

»

1

»

Ourthe

18

»

1

»

Bouchie

( Bourcy)

Longwilly

13

»

5

»

Benonchamps

14

»

1

»

Oubourcy

4

»

4

»

Faing  (Foy )

9

»

3

»

Vaux

18

»

1

»

Wicourt

5

»

2

»

Noville

11

»

2

»

Amberiour

(Amberloup)

Tillet

12

»

6

»

Thonny ( Tonny)

9

»

3

»

Oreux ( Orreux)

4

»

1

»

Sprimont

5

»

4

»

Aiwiscourt

      (Aviscourt)

2

»

1

(117)GROB et VANNERUS, op. rrit., p. 571 et A. NEYEN, op.cit.,preuves.(118)WURTH-PAQUET et VAN WERVEKE, op. cit., Dénombrement de 1469.

Isle-St-Martin

11

»

2

»

Doncol ( Doncols)

Doncols

16

»

3

»

Sonlez

6

»

I

»

Perle

15

»

1

»

Harlange

31

»

2

»

Watrange

4

»

2

»

Tarchamps

13

»

1

»

Bras

6

»

3

»

Wardin

16

»

4

»

Mont

10

»

3

»

Lutrebois

10

»

1

»

Malempre

Neant.

 En 1479, au cours d'un procés qui eut d'ailleurs des échos devant le conseil de Malines, les francs-hommes voulaient introduire par coutume qu'ils pouvaient se marier à des filles ou veuves d'hommes bastés (serfs) et ainsi affranchir celles-ci.

En 1498, le roi de Castille révoqua «les coutumes ainsi in-troduites contrairement aux privilèges des francs-hommes et ordonna que nul, noble, bourgeois ou étranger, pourrait se marier à veuve ou fille d'hommes bastés, sinon en entrant en condition ou servitude d'iceux, hommes bastes». (119) En consequence, le franc-homme qui épousera une fille de cette condition deviendra serf.

Les documents sont plus rares en ce qui concerne la prévôté d'Arlon, le comte de La Roche, les terres de Neufchâteau et de Durbuy. Ce sont surtout des textes posterieurs à 1500 qui permetrent de prouver l'existence ancienne des francs-hommes dans ces circonscriptions. Certains noms évocateurs, comme celui de Colin le franchomme, cité en 1315 «en la terre de Durbuy» permet-tent en outre d'admettre leur existence au 14e voire au 13e siécle. (120)

11 ne convient pas, non plus, de passer sous silence les prétentions des francs-hommes de la prévôté d'Arlon dont les ancêtres avaient «rendu des signalés services et combattu devant Paris, Dinant et Liège au temps des ducs de Bourgogne. » (121)

Enfin, le document de 1225, cité plus haut, prouve qu'à ce moment déjà les francs-hommes étaient répandus dans la regiond' Athus-Longwy.

  • NEYEN, op. cit., p. 104 et N. J. LECLERCQ, op. cit., p. 125.
  • VERKOOREN, op. cit., T. II, n° 527, p. 24.
  • E.A. F. Conseil de Luxembourg. L. Les francs-hommes. 1471­-1655, farde: confirmation des francs-hommes d'Anlier, Hotte et Fauvillers. 23 mars 1555.

 La multiplication des francs-hommes au 16. siécle entraine des mésures restrictives de la part des princes.

Dès que parait le 16e siécle les francs-hommes deviennent de plus en plus nombreux. Cette multiplication est contraire au réglement. Mais comme échevins et hommes de justice, sant saisis d'une réclamation de Pierre Habeaux de Thibesart. Motif? Le requérant se dit franc-homme. Les témoins qu'il a amenés, prétendent que son père avait cette qualité. L'interessé obtient gain de cause.les recensements sérieux sont rares, les autorités ne se rendent d'abord pas compte de la situation. Lorsqu'elles décident des enquêtes à ce sujet, des centaines de prétendus francs-hommes bénéficient d'exemptions auxquelles ils n'ont pas droit. Certains d'entre eux vont même jusqu'à emprunter un cheval pour se présenter aux «monstres». D'autres, au contraire, n'hésitent pas à y aller à pied, s'imaginant que le statut des francs-hommes leur était définitivement acquis.

En 1500, Philippe le Beau, puis, en 1506, Charles-Quint, confirment les privilèges des francs-hommes de Hoffelt. Le 12 aoùt 1531, le même Charles-Quint reconnait les privilèges des francs-hommes de Rondu. (122) Ceux-ci sont d'abord qualifiés de défenseurs du duché. Ils ont «estez tenuz de nous servir et nous prédecesseurs à la defense de notre dit pays de Luxembourg... comme francs sergens et en tous lieux ou que mestier serroit». (123).

Notons encore, pour l'annee 1531, la déclaration à l'empereur des «Droits et coustumes de la prévôsté de Bastoigne, de la juridiction, train de justice et mémoire de procéder». Ce document auquel nous avons fait plusieurs emprunts traité, entre autres, des questions de justice, successions, etc..relatives aux francs-hommes. (124)

Alors qu'en 1520 les francs-hommes sont encore considérés comme «des bons serviteurs», en 1548, par contre, an constate que ceux-là sont tenus «d'entretenir chevaux et harnais pour le service du prince et exemptes de tous droits, cens, rentes et tailles» ne sont plus d'aucun profit, «en tant qu'ils n'entretiennent plus chevaulx ou harnois, et que plusieurs deulx nont puissance de ce faire à cause que sont pauvres laboureurs non capables à porter armes». Aussi, l'empereur propose-t-il de les «remectre à la nature et à condition des hommes baptez de la prévôsté de Bastoigne, lesquels doibvent pour un chacun bourgeois sept pattars ». (125

  • E.A. F. Conseil de Luxembourg. L. Les francs-hommes (1471­-1655) documents rélatifs à Hoffelt et Rondu; et G. DONY. op. cit., p. 74.
  • DONY; op. cit., p. 75.
  • E, TANDEL, op. eir., T. IV, pp. 20-27.

 La lutte contre les faux... francs-hommes est déclenchée. Mais il importe de remarquer qu'elle sera longue et indécise. Indécise parce que, durant la 2e partie du 16e siécle, aux mésures restrictives fera suite un développement, pour le moins inattendu, de la classe des francs-hommes.

Néanmoins, les autorités locales s'éfforcerent, partout et à tout propos, de freiner la multiplication de ceux qui, sans faire le «service à cheval», profitaient indûment des avantages afférents à celui-ci.

Le 23 mars 1555, par exemple, les francs-hommes du ban d'Anher, Hotte et Fauvillers s'adressent au Conseil de Luxembourg pour protester contre la décision de Bernard d'Everlingen qui voulait les «contrainsdre à payer la taille et aydes des Philippus, pièce accordée à sa dite Majesté comme autres bourgeois». Ils font valoir qu'ils accom- plissent le service à cheval et que leurs ancêtres ont déjà servi les ducs de Bourgogne. (126)

Le 12 novembre 1567, les «mayeur et justice du ban d'An-her, à savoir Jean de Sprimont, mayeur, Jean de 

Boudange, Collin Feval de Louftémont, et Gérard Jacquemin d' Anlier,

La même année, Pierre de Martilly, demeurant à « Margult» refuse de payer les aides à cause de sa qualite de franc-homme. Comme il a changé de domicile, son cas est renvoyé au Conseil de Luxembourg. (127)

Au cours de l'année 1571 de nombreux francs-hommes comparaissent devant le Conseil de Luxembourg afin de prouver leurs titres. Voici quelques-uns de ceux qui obtinrent confirmation de leurs privilèges à la condition expresse de «vivre noblement et d'être équipé pour faire le service requis à l`estat de francqhomme»: Sondack de Strainchamps, Jehan Monceau, Jehan die Livarchamps, Collignon de Prelle, Jehan Colet de Termes, Collignon Sussy, et Jehan Lallemand de Termes, Henry et Henrion de Haulschein d'Ansay (prév.de Chiny), Grand Piethe, d'Han, Thomas Piethe, Jehan Lallemand de Termes, Pierre Micha de Ouborcy, Claes Granslard, Jehan Gastard, Henri Change, Jehan Staiss, Henri Paulus de Fauvillers, Jehan Wiry de Remichampagne, Henri Martin de Lutremange, Jehan Wiry de Remoiville, Jehan Poncelet de Strainchamps.

En 1572, Jehan de Thies de Massu, Jehan de Mont de Icel, Jehan de la Vigne de Vallansay, Girard de Nisramont de Romponcel.

En 1574, Pierre de Foy, fils d'Arnould de Foy, Gilles Jean et Henri Rodely, Jehan Francois de Bouserry de Somptone.

Certains des comparants furent déclares déchus de leurs privilèges pour «n'avoir pu prouver leur exemption». Par exemple: Pierotte Paulus et Nicq Babeur de Fauvillers. Henri Godefrin de Hotte.

Mais la plupart furent reconnus, comme il a été dit. «sous con-dition». (128)

 Ces relevés sont interessants à plusieurs points de vue. Ils donnent une idée de I'ampleur prise par la «franchommie». Ils permettent de distinguer les vrais francs-hommes des prétendus tels. Grâce à eux, il est possible de se faire une idée objective de l'importance des abus et de l'inutilité — tout au moins jusqu'au milieu du 17e siecle — des mésures prises pour y remédier. Dans un autre ordre d'idée, les listes dressiés à l'occasion des «monstres» présentent un réel intérêt tant par le fait qu'elles font connaitre la répartition geographique des francs-hommes que par leur utilité dans le domaine généalogique. Malgre les mésures énergiques prises, lors des «monstres» annuelles, de nombreux prétendus francs-hommes n'hésitent pas à se présenter.

Voici, pour les différentes prévôtés et terres luxem bourgeoises, quelques listes dressées à l'occasion de ces revues.

 Le 19 novembre 1575, Jacques d'Orchinfaing, écuyer, «comis et ordonné capitaine par Monseigneur le comte de Mansfelt, gouverneur et capitaine général» se rend à «Rossignelz (Rossignol) pour y passer à monstre les francqhommes de la prévôsté de Chiny».

 (128) A.E.G.-D. Reg. F. VAN WERVEKE. Sect. Varisa. LIASSE nr VII, Les frances hommes du Luxembourg.(146 feuilles)

 La revue concerne les francs-hommes à cheval et ceux qui sont... à pied.

Les francs-hommes à cheval, sont :Henrion de Reumont, Gosse de Reumont, Piere de Bullaide, Jehan de Reumont, Jehan Goffinet le vieu, Jehan Goffinet le jeusne, Andrieux Thomas de Thintegny, Jehan Pethe le jeusne, Piette du Mont de Han, Gille du Mont, Andrieux de la Vaulx, Henri de la Vaulx, Collignon de Sivrie, Piere Nick, Jehan Steuegnon, Wiry de Pin, Andrieux Gouvy (absent), Collart Gouvy (absent), Pierret Jan de Han, Jehan Bon de Termes, Franscoys du Sart, Jehan Lallemand, Remuaus de la vigne, Henry le Picquart, Jehan le maire Girard (absent), Girard Bertrand (absent), Ernoult de Strainchamps, Girard de Nyzsramont, Jehan Colla de Bulle, Pierre Henry, demeurant à Chiny, Jehan Collet de la Vaulx, demeurant à Pin. Thielbaux de la Vaulx, Jehan Steuegnon de Suxie, Jehan Majai, Henri Majai, Jehan le gentilhomme, demeurant à Assenois. Jehan de Soy, Jehennet le Picquard, Henri le Marchal d'Assenoy.

Outre ces francs-hommes à cheval, la «monstre de Rossignol» nous apprend que les francs-hommes... à pied, sont nombreux. Les voici:

MAIRIE DE IZEL:

Alexandre du Mont (malade), Louvvy Hingo, Rechier Hingo, Le grand Girard, Henri Monioux, Henri Francoys, Jehan Romba (absent), Nicolas Pieret, Robert le petit Francoys, Jehennet [Daslancej, Jehan Evrard Tanin (absent), Gille Petit Jehan (ab­sent), Arnoult Prothin, Estienne Louppe, Jehan Wallart (mala­de), Jehan le Chastelin, Henry Joannes, Alexandre Joannes, Jacques Wallart, Jehan Collin (à cheval), Girard Romba.

MAIRIE DE MOYEN:

Pierre Jacquemin (absent), Wiry Francoys (caporal, absent), Vumaige de Moyen (absent), Gille Francoys (absent), Fratnois Collinet (absent), Le grand Wiry (absent).

LES BULLES :

Jehan Thiebau, Collignon Girard, Henri du moulin, Collart Moustard (absent), Richard le Marichal, Jehan Clesse, Nicolas Hustin. Jehan Collin de Bulle, Girard le marichal, Henry Pierret, Pierre Pierret, Jehan Jouny.

LE LORSIGNOL (Rossignol):

Jacqmin Hingo (à cheval), Jehan Hingo, Robert le Marichal, Henry Chusthoffz, Jehan Chusthoffz, Jehan le grand Guillaume (à cheval).

(129) A.E.A. Conseil de Luxembourg. L. Les franes-hommes (1471­1651). Rolle des francs-hommes de la previtite de Chiny (19-9-1575).

TERMES :

Martin de la Prielle, Jacques Prielz, Jehan Wiry, Jehan Juette du moulin, Jacques gros Jehan, Jehan de Massus, Jehan Hingo de Ràpance (Romponcel?), Henri Gasquetz, Fisquetz.

JAMONGNE (Jamoigne):

Henry de Villers demeurant à Valansay (Valansart), Le gros Collin, Jacquemin Mesche dit le [faber?], Hingo le Perchet, Jeunesson, Le grand Henri, Jehan Jacques, Jehan Poncelet (absent), Jehan Bon, Henri le Marechal, Henrion de Rule, Arnoult Boy lauve, Henri de Rette, Hingo de Remiens, Jehan Nicolle, Henri Thiehau, Le petit Henry. (129)

Voici, d'autre part le «Rolle des francq-hommes du ban d'Anly à chevalz passez le 24 novembre 1575»:

Pour Anlier, les francs-hommes à cheval étaient: Jacques de Suxv, Jehan Mathie, Lambert Collignon, Jehan de Bodange, Lambert de Bodange, Jehan Collignon, Henrion Henry Bodange, Jehan Henrion, Lambert Gros Jehan, Jehan le doulx, Henrion le doulx, Girard Henry Pette, Urbain de Valansart, Jehan Wathy, Collin le grand Henry, Jehan le grand Henry, Wathelet de Walansa (Valansart), Jehan de Pin, Maistre Jan, Fracois de Pin, sergent, Lingna Lambert, Le grand Jacqmin, Guillaume de Ransimont, Poncin Haba, Lambinet de Thibesart. Martin Danly.

De Masus (Massul) étaient venus:

Le [prévôsté] Gille de Vaulx, Godefrain Regnoy, Jacquemin Thomas de Masus, Jehan Regnaulx, Girard Regnoy, Wathy Jehan [Thise], Jehan Macquet de Hoquo, Godefrin Lignoy de Hoquoy, Jehan Thomas de Bercheu, Jehan Bernee, Collas Jehan Poncelet, Henri Magdalenne (pauvre homme de piedz).

D'autre part. à la date du 24 novembre 1575, les francs-hommes... de pied du ban d'Anlier, s'étaient présentés nombreux.

ANLIER : Henri le Gangnier, Louuys Harla, Girard Olivy, Henri Olivy, Henry Mathie, Girard Jacqmin.

LOUFTEMONT: Collin Fana, Henri Martin, Godfrin Col-lin, Pieron Collin, Godfrin Jehan Divie (à I'amande), Le gros Henri Dadenon, Collin Woullaunne, Henri Coppin, Jehennet, Godfrain Halbardier, pour la garde du bagaige.

WALANSA (Valansart):

Collignon le jeune Henry, Clause Jehan Collet, Henry Dasnoys, Petit Jan Henry.

BEHEME:

Collignon Jehan Nicq, Collignon Godfrin Gerard, Mathus Bresse (malade), Colla de Bresse, Lambert Olivy, Wathy Jehan Munet, Collignon Willens, Henry Lingna, Thirion Henequin, Henri Evrard, Collignon Haba, Piette Haba, Le jeune Henry, Piette Fena, Colla Jehan Mûnier (à l'amende), Collin le Cubesyer, Henri Collin Hubert.

RONSIMONT (Rancimont):

Jehan Frafflis (à cheval), Le grand Collin (cheval- mort

THIBESA (Thibesart):

Philippe Lalement (cheval), Jehan Horgna, Jehan du Four (à cheval), Henry Jehan Thirion, Jehan Piere, Henrion de Thibesart, Jehan Haba, Henry Haba, Jehan de Magerotz, Gille de Thibesart, Henri de Terme, Jehan Hubert, Jacquemin Paul, Louvys Tallon. (130)

 Les francs-hommes de la prévôté de Montmédy sont connus par la «monstre» du 8 septembre 1575.

A GEROUVILLE :

Jehan le Febve, Jehan du Haitoy, Jehan du Haitoy le Jeusne, Poncelet de la Vaulx, Poncelet de la Vaulx le Jeusne, Jehan Nicq, Pieret le Cordy, Poncelet la Pechie, Petit Jan Lambinet la Pechee, Jehan la Pechee. Petit Jan la Pechee, Collin Petit Jan Lambinet la Pechee, Livyn le Febve, Jehan Nosjan, Wirion Francoys.

SOMMETHONNE :

Guioth Jehan Collet, Henry George, Jehan Frafflis Bonsire, Jehan Collet Bonsire, son frère Jehan Le Febve, Henri Jan Collet Bonsire, Jehan Jacques de Termes.

THONNELETILZ [Thonne-le-Thil]:

Guerard le redde, Evrard Jehan Andreux, Jehan le Hugetz le jeusne.

GRAND VIGNEULZ [Vigneul] ou Grand Verneuil: Guioth de Grand-Vigneulz, Wary Redde. (131)

Le 17 novembre 1575, les francs-hommes de la pévôté d'Ivoix (Carignan) sont «pris à montre» à Charbeaux par Jacques d'Orchinfaing, capitaine.

  • E.A. F. Conseil de Luxembourg. L. Les francs-hommes (1471­1651). Rôle des francs-hommes de la prévôté de Chiny.
  • E.A. F. Conseil de Luxembourg. L. Les franc-hommes (de 1471­-1651). Rôle des francs-hommes de la prévôté de Chiny (1575).

Etaient présents à cheval:

Nicolas Hingo, Jacques de Reumont, Jehan de Sappongne, Henry le Masson, Regnaulx Mahotty, Gille Fourreau, Thyrion de Margus.

Mais les francs-hommes «de pied» étaient nombreux. Ils ve-naient des localites suivantes:

CHARBAU [Charbeaux]:

Nicolas Hingo, sergent, Francoys Desirez, Jehan Balon, Poncin Hustin, Henry Herotz, Guillaume Grand Jan.

PULLY [Puilly]:

Gille Froceaulx, caporal, Francoys Steuegnon, Jacques le Maceur, Francoys Tilquin (absent et sans armes),Francoys Froceaulx, Francoys Collin (absent), Grand Jan Collin, Jehan Pric-quette (absent), Jehan Thomas (malade), Laurent Francoys Collin, Gerard Farch, Francoys Gillet (absent), Jehan Remy (ab­sent), Goffinet Jehan Gillet, Laurent Bertran (sans arme), Francoys Bertran, Poncin Thomas, Hubert Pierson, Jehannet Grand Jan, Collegnon Lambert, Jehan Collet, Huson Adam, Jacquemin Thomas.

AFLANCE [Auflance]:

Jacques Arnoult, caporal, Gerard Jacquemin, Jehan Jacquemin, Jacqmin Grand Jan, Poncin du Coullemy, Jacquemin Jehan Ge­rard, Jacquemin Monpely, Mary Ballan (absent) Jehan le Conte, Colla Fordoxel (sans arme), Jehannet Tibolet, Lambotin Ponsarr (absent), Mary Petit Jehan (absent), Jehan Lambotin (absent).

MARGNY:

Hingo Petit Jan, Louvys Alexandre, Philippe Alexandre, Didier Alexandre, Gerard Collet, Jehan Lambotin, Henry Rogy (absent), Jacqmin Jehenne (absent), Jehan Arnoult (absen), Pierre du Hatoy, Alexandre Pregnon.

SAPPONGNE (Sapogne):

Jehan le Rodde (absent), Jacqmin Maguin, Jehan de Mogue. MATTON:

Jehannet le Chatelen, caporal, Arnoult le chatelen, Jehan le Chatelen, Jehan Champenoy, Jacqmin Champenoy, Jehan Jan Champenoy, Adene Champenoy, Abertin Champenoy, le Grand Janjan Champenoy, Francoys Champenoy, Jehan Moreaulx de la Motz, Jehan Herotz, Jacqmin le Marichal de Clemensy, Poncelet Godfrin, Jehan [Prenot], Thirion de la Motz.

MOGUE [Mogues]:

Laurent Jehan Dardenne, Lambotin Jehan de Lagnoy, Jehannet Malgere, Laurent Lambert, Thomas Jehan Piera, Thomas Lambert, Philippe Thiebau, Thomas Thiebau, Thomas Henry Piera.

WILLIERS ET TRAMBLOY [Williers et Tremblois]: Lambert Collegnon, Piere Didier, Jehannet Didier.

LES DEUX-VILLES:

Jacques Thevegny Walleron caporal, Walleron Thevegny, Jehan Colla, Marion de Mogue, Jehan Francoys, Pregnon Thevegny, Francoys Jehan de Mogue, Pierson Jehan Mariv, Jacques Thevegny, Jacqmin le vigneron, Jehan Henry, Jehan Desirez, Pette de Mogue. Jehan Negret, Jehan Guiotz, Jacquemin Henry, Jehan Bertran, Wuillemet Thevegny, Jehan Gotdard, Jehan Blanchard.

 WILLY et SALLY [Euilly et Sachy]:

Jehan de Laignoy, Philippe de Sally (absent),

BIENE (?):

HARBUVAULX (Herbeuval):

Jehan Jan Henry le vieulx, Jehan Jan Henry, Lambinet Henry, Jacqmin Colleson, Louvys Colleson, Jacques Agan, Jehan Agan, Francoys Collin, Henry Gille. (132)

Par lettres-patentes du 18 novembre 1576, Philippe II confirme les privilèges des francs-hommes de Lutre mange et autres localités de la prévôté de Bastogne.

Il est interessant de noter que cette confirmation a été faite après consultation «du Conseil de Luxembourg, de la Chambre des Comptes, du Trésorier général et des commis des domaines et finances de S. M.».

(132) A.E.A. F. Conseil de Luxembourg. L. Les francs-hommes (de 1471-1651). Rôle des francs-hommes de la prévôté. de Chiny en 1575.

Les lettres-patentes s'adressent à «certains francs-hommes de la prévôté de Bastogne» c'est-à-dire à: Jehan Thiry de Lutreman-ge, Joseph Kawet de Lutrebois, Henry Pacquey de Tillet, Collignon Cleis de Hollenges, Simon Piera de Chysoigne, Girard Henri la grande de Val, Henri de Berhen, Jehan d'Ambly de Tillet et Joseph de Bertoigne, demeurant à Val. Ils jouiront, «comme du passé, des privilèges d'exemption et franchises des tailles, aydes et subventions, sans qu'ils puissent aulcunement "être molestés pour le payement de leurs quotes ou portions». En contre-partie, ils seront «tenuz et obligez de continuellement entretenir chevaulx et armes en bon equippaige pour notre service et ne pourront, ny eux, ny leurs hoirs arte méchanique et en outre, chaque année qu'une ayde sera accordée, ils seront tenuz d'exhiber à notre receveur général des aydes à Luxembourg ou a son commis, attestation pertinente du prevost ou officier de leur résidence. Ils seront aussy tenus de présenter ces lettres originalles au Conseil des finances et à la Chambre des Comptes pour etre enregistrées ». (133)

Malgre l'accroissement continuel des francs-hommes, en novembre 1594, Philippe II confirme enclere les privilèges des francs-hommes de la prévôté de Bastogne. Figurent sur la liste: Henry Massin de Mengny (Mesnil). Pierre de Chenoigne, Goffinet de Gerimont, Jean Grand Pierre de Tillet, Jean Grand Pierre, Georges Grand Pierre, Henry la Gade, Henry Pacqueau, Jehan d'Oreux, Henry d'Oreux, Jehan Watlet d'Oreux, Collignon Wathier d'Oreux, Quelin Henry Andrieu d'Hubiemont, Jehan Drion de Houmont, Henry Thierry de Lutremange, Piet Henry Thierry de Villers, Grand Jehan de Lutremange. Henry et Jehan Massin de Lutremange, Guillaume Belch de Doncols, Jehan Thies de Doncols, Lambert de Brehen, Jean Noel, Jean le Dabeur, de Trois Monts, Gerard Lefebure de Flamierge. Henry Mas-tin de Tronle, Jean de Salle. Nicolas Watrenge de Lutrebois, Brunlaus de Benonchamps. Collin Everard de Hotte, Jean de Bras de Wicourt, Gillet de Mande, Jean Cawet de Lutrebois, Mathieu Jehan Collart d'Astenoy, Mathieu Collart d'Astenoy, Jehan clu Voir de Hompre, Henry Pacquey de Tillet, Jehan Mathieu de Bourcy, Pierre Jean Mathieu du dit lieu, Noel Galoz de Mychamps, Nicolas Cawe de Renuamont, Henry du Four de Renuamont, Henry de Mont de Senonchamps et Henry Henrott du même lieu, demeurant tous en la prévôsté de Bastogne ».

Philippe II reconnait leurs «privilèges d'exemption et franchises de tailles, aydes et subventions ainsi qu'ils ont joui du passé, pour autant qu'eux et leurs prédecesseurs en aient réellement joui et usé». (134)

Peu de temps après, pourtant, Philippe II se rendant compte du danger que la multiplication illicité des francs-hommes faisait courir au pays, décida de prendre des mésures énergiques. Celles-ci débuterent par une enquête sèvere ayant pour but de distinguer les vrais francs-hommes de ceux qui ne l'étaient pas. Les intentions du souverain sont clairement exprimées dans le document intitule: Mémoire et instruction de l`ordre que vous Remacle Huart, substitut du greffier avez à tenir en la direction des procés esmeuz et à esmouvoir pour l'exemption des aydes par plusieurs supplians pritendue sous pretexte de noblesse, franchise ou autre cause d'immunités par eux alleguies».

A.E.A. F. Conseil de Luxembourg. L. Les francs-hommes (de 1471-1651). Lettres patentes de Philippe II concernant les francs-hommes de Lutremange, 18-11-1576,:

  • E.A. F. Conseil de Luxembourg. L. Les francs-hommes. Lettre du 6 novembre 1594.

Ces instructions demontrent que nos souverains commen- cent à s'inquieter de la multiplication des francs-hommes. Philippe II demande aux fonctionnaires chargés de procéder à l`enquête de faire une distinction entre les gentils-hommes ou nobles, les francs-hommes et les hommes de la Salle.

Concernant les nobles, les enquiteurs devront s'assurer qu'ils descendent de noble race, famille ou maison par ligne masculine et légitimement». En outre, ils prendront des renseignements précis dans le but de savoir si ces... nobles n'ont jamais exercé «art mechanique», s'ils ont, eux et leurs ancêtres, toujours «vécu noblement et équippez pour le service de noblesse» et en quoi consistait leur equipement.

On lit aussi dans ce document: « Que la noblesse se monstre par ensignement des armées; adviserez quelles ils auront et quel compte et blason quil en sauront donner».

D'autre part. « en cas ilz exerceront agriculture, s`il labourent leur propre héritaige ou l`héritaige d'aultruy et si leur héritaige doit cens ou rente».

Les francs-hommes devront prouver en tout premier lieu qu'ils sont « armez et équippez». Ils devront donner caution pour le cas où ils seraient trouvés en mauvais équipage. Les enquêteurs devront leur faire savoir que s'ils quittent leur domicile, ils perdent leur franchise. En outre, ils auront soin de vérifier s'ils vivent noblement.

Voici enfin le questionnaire que les enquêteurs auront à remplir au sujét des hommes de la Salle. Quelles sont les prétendues anciennes familles de la Salle? La descendance est-elle légitime? Ces familles occupent-elles les fiefs de la Salle? Vivent-elles noblement ou exercent-elles «arts mechaniques»? (135)

Après Philippe II, la lutte contre les francs-hommes illicités prend une tournure nouvelle. Cette fois, les princes prennent l'affaire au serieux. Ainsi, en 1599, les archiducs Albert et Isabelle reconnaissent les privilèges des francs-hommes mais refusent catégoriquement cette qualite à quiconque n'est pas totalement en régle. Dans ce but, ils ordonnent un recensement plus sévère encore que celui de Philippe II, de tous ceux qui se prétendent francs. (136)

Comme cette mésure peut nous donner des indications precieuses concernant les causes qui ont provoqué la multiplication des francs-hommes, voici un extrait de la lettre du 2 aoùt 1599, qui la rendit officielle:

« Les manants de la prévôsté de Bastoigne nous sont redevables de plusieurs droits par an constituans une bonne partie de nos demaines... desquels toutesfois aucun sont estés par nos ancêstres exemptez à condition qu'ils se tiendraient montés et équipes pour le servir et n'exer- ceraient aucune art méchanique, ni pourraient contracter mariage sinon avec feme de pereille condition à peine de perdre la dite exemption... en considération de laquelle ils sont appelez francqshomme.»

Peuvent benificier de cette exemption: «ceulx à qui par bénéfice du prince ou droict de naissance iceluy est acquis... comme le nombre de tels francqs est acreu a quelques cens, d'autant que tous ceulx qui se sont alliez avec fille et francqs homme alors qu'au-paravant leur mariage ils etaient dit battys (battis) et taillables... à cause de la taille et des charges qu'ils nous payent annuellement... prétendent avoir la dite franchise, d'autre part ceux qui viennent d'ailleurs se domicilier en la dite prévôté quand dans le lieu de leur naissance ils ont contribué à toutes charges roturiéres prétendent, par alliance avec fille de francq-homme s'affranchir, ou bien par élection de la qualité de francq home moyennant qu'ils promettent de se comporter selon les régles et conditions de la franchise ».

Cette fois, il ne sera plus permis aux francs-hommes de tromper le prince car l'enquêteur convoqué, au chef-lieu des diverses prévôtés, les faux francs-hommes. Ceux-ci doivent prouver d'une maniere formelle la qualité qu'ils prétendent posséder. Les prévôté, les maires, les échevins et de nombreux témoins sont interrogés sur chaque franc-homme en particulier. Celui-ci est en outre tenu de montrer copie de ses privilèges. Il serait fastidieux de donner un compte-rendu minutieux de l'enquête de 1599. Pourtant, quelques coups de sondes donnés çà et là révélent et l'étât de déchéance de la «franchommie» et le sérieux de l'enquête. D'une maniere saisissante, celle-ci ouvre encore les yeux sur les moyens de subsistance des francs-hommes.

(13B) Ibidem, Lettre du 2 aoùt 1599.

Ceux de la mairie de Loupville (Rechrival), par exemple, se présentent devant Benninck, au nombre de 27. Celui-ci constate que: Jean Wiry, Collignon du Mont, Thomas Henneckin, Lambert Michiel et Jehan de Givry, tous de Senonchamps, exercent «art mechanique». Ainsi, Thomas Henneckin couvre les toits pour les gens, sarte, fauche, charrue, mêne les foins et grains, conduit des materiaux pour gagner sa journée, tandis que son beau-père garde les porcs de Senonchamps. Les autres font la même besogne, sauf couvrir les toits. La mère de Lambert Michiel est de race taillable tandis que Jehan de Givry est «couturier de son metier».

Que font les autres... francs-hommes de Loupville?

Henry de Salle, de Chenogne a épouse la veuve de Jehan de Hompreit, qui était bourgeois. Il travaille les terres d'autrui pour gagner sa vie.

Arnould Nicolas, de Mande, travaille pour autrui.

Gillet de Tunet, fauche, sarte, charrue, laboure pour autrui, pour gagner sa vie».

Jehan Goffinet de Gerimont, est charpentier. Sa femme provient de la terre de Saint-Hubert où il n'y a point de francs-hommes.

Robert de Hubertmont est le fils de feu le curé de Bertoigne. Il « fait des journées pour aultruy ».

Collignon Henri de Renuamont, Lambert de Houmont, Jean Andrion de Houmont sont «cousturiers». Collignon Wathie de Renuamont est «couvreur». Colla du Chesnet, de Lavazalle, «tient et laboure terres d'autruy ».

Les renseignements recueillis sur ces quinze francs-hommes ont été fournis par les « maïeur, justice, bourgeois et homes battis de mairie de Loupville». Ces prétendus francs-hommes sont donc «débouttez, tous indifferemment de leur prétendue franchise».

Sur les 27 prétendus tels, il en reste 12 qui sont «condamnes sur leur propre déclaration ».

Gerard de Journal etait franc-bourgeois de La Roche. Il dit qu'il a toujours fait le service à pied et labouré ses propres terres.

Jean Macka de Chenogne « n'a aucune lettre de franchise et est francs-bourgeois de Bastoigne».

Girard du Voire de Chenogne, venu de Neufchâteau au moment de la guerre de France, s'est installé sur les biens de Bastogne. Comme la guerre avec la France est terminée, il se propose de regagner le pays de Neufchâteau.

Jehan Piera de Chisogne, est «chartier de la bande d'ordonnance».Jehan de Loignon, de Magery, est venu du pays de Namur (Leignon).

Jehan Regnard est originaire de Ochamps habite Senonchamps.

 Jehan Collin de Pinsamont, n'a pas de priviligés et est fils de bourgeois.

Colla Andrion de Houmont, fils de Jehan, marie, à 22 ans à la fille de Nicolas Lamibotte, bourgeois forain de Bastogne.

Jean d'Ambly. demeurant à Bourcy, est natif d'Ambly, pays de Liege. Il n'a pas de privilège mais croit être "ranc pour avoir épouse la fille de Jehan Andrion. (*)

Pierret d'Ochamps, demeurant à Houmont, était archer de la bande de S. E. de Mansfelt. Il est fils d'un bourgeois d'Ochamps et a épousé la veuve de Jehan de Fresnoy de Busson [Buisson] dans le comte de La Roche.

Arnould Nicolas de Mande-Ste-Marie dont le père etait contribuable était le petit-fils d'un prêtre.

Henry du Four a des franchises datant du 18 novembre 1576, mais il est très pauvre et n'a pu, depuis 14 ans, faire le service à cheval.

Jehan Grand Jehan de Millomont, n'a pas de privilège et est bourgeois de naissance. Il a épouse la fille d'un franc-homme de Tillet.

Ainsi, de tous les francs-hommes qui comparurent devant Benninck, aucun ne l'était réellement.

 Les francs-hommes de Rondu se présènterent le 11 aoùt 1599, devant «le conseiller Benninck, Lambert Lallemant mayeur et échevins de Bastoigne, Collignon Resimont lieutenant mayeur, Jehan Bondelet de Chesne et Jehan Lambont, echevins».

D'après l'enquête, «tout ce ban de Rondu, estoit affranchy par feu S.M., furent les privilèges de feu l'empereur Charles confir­més par S.M.».

Jehan Lambont, ne à Remichampagne, confirme «n'estre francq de rate, mais sa mère etait de Rondu. II a fait continuellement service à cheval».

Jehan Bodellet, echevin, ne à Rosiere la petite, est fils de bour­geois afforain de Bastogne.

Collignon Resimont de Laneuville, se dit franc-homme par sui-te de la franchise de Rondu.

(*) Jehan Andrion, de Houmont, âgé de 71 ans en 1599, habitait Houmont. Il était ne à Ferier terre de Rochefort. Il possède des lettres pa­tentes du 8 novembre 1576 et a épousé la fille de Lambert Donsier, brasseur à Houmont. Il était couturier de son stil.

Hubert Calla D'astenoy, né à Assenois, franc-homme (franchise de Rondu) — Privilège de 1576.

Jehan le Couvreur, ne à Randu, fils de franc-homme, a épouse une fille du comte de La Roche. Ne fait pas de service à cheval. Jehan Anthoine demeurant à Rondu. Son père originaire de La Roche, de qualité bourgeoise. Il a épousé une fille bourgeoise de Neufchâteau.

Pierre de Vaulx, natif du même feu (mairie de Chaumont) Son père natif de St-Hubert, épousa la fille de Jehan Francquin de Nimbermont.

Pierre Gerard, a participé à la dernière guerre de France et a ete ruiné. C'est pourquoi il ne fait plus le service à cheval.

Francoys Bertholet, se dit gentilhomme de Rondu.

Robert [Baudeson] ne à Rondu, son père était natif de Fasset (mairie d'Amberloup). II a épousé une fille de Rondu.

Robert Bodeson présente un document signé par le prévôt et les hommes de la Salle et «laissant apparaitre que le dit Bodson était descendu des hommes de la Salle ». Il lui a été ordonné de prouver la qualité de sa femme. Lors du passage du receveur, Robert a exhihé une attestation de la justice de Bouillon prouvant que sa femme n'était pas taillable.

Jehan Fort homme, natif de Rondu d'où étaient ses pères et mères. Ceux-ci se sont toujours conformés aux statuts. Jehan a epousé une femme de Remagne (seigneurie de Rolle). Il n'a jamais fait de service à cheval.

Martin Pierre, «Son père etait franc-homme de La Roche et s'était allié à une fille de Rondu. Lui, Martin, vit sur son petit labour et a marié une fille de La Vazelle (mairie de Loupville) dont le père, Girard La Vazelle était gentil homme. Il n'a pas fait de service. »

Bernard le Maréchal de Bourcy, natif de ce lieu, demeurant à Rondu. Son père a été « bourgeois afforain de Bastogne et lui, a épouse la fille du Marechal de Nimbermont, laquelle est native d'Embley, prévôté d'Arlon, de qualité bourgeoise ».

Jehan Merville: « Son père était franchomme à Nimbermont et sa mère, fille de bourgeois afforain de Bastogne, du village de Byzorye, est équipé. »

Jehan de Wambeau, né en ce lieu, (comté de La Roche) de Englebert Jehan Collin de Nisramont. Le père était franc-bourgeois de La Roche. Il s'était marie à une femme dont le père était homme féodal de La Roche. Jehan a épouse une fille de Nimbermont. II fait le service à cheval.

Henry de Wigny (tarnte de La Roche) fils de franc-bourgeois de La Roche, s'est marié à une femme de même qualite. Il s'installe à Nimbermont, après son mariage, et se dit franc-homme mais ne fait aucun service, ou bien se présente à pied.

 Henry Huyga, de Nimbermont, était marié à une fille de bour­geois de Bastogne. Jean Cambin de Bertoizne, bourgeois afforain de La Roche, épousa une femme du Chesnet (Rondu) et choisit le «chavaige» de franc-homme au temps où le baron de Wiltz était prévôt. Il a toujours été «monté et equipé». Il est néanmoins sommé de prouver sa qualité bourgeoise du côte paternel et maternel, «à peine d'etre mis taillable».

Le Jeusne Jehan Grand, a épousé une fille de même qualité. Il fait le service à cheval.

Collin le couvreur, demeurant au Chesnet (Rondu) se dit natif de [Renaumont], dans la terre de Saint-Hubert. Son père était de Maison seule (prévôté d'Arlon).

 Godefroid le Parmentier, dont le père était franc-homme et la mère, bourgeoise de La Roche, épousa une femme franche de Durbuy.

Jehan Colla Laurens, est réputé franc-homme et équipé.

Leonard Neyen, brasseur du pays de Liege, a épousé une fille de bourgeois de St-Hubert, et a hérité d'une tante à Nimber-mont, mais ne fait aucun service.

Jehan Le Clercq, ne à Laherie (Neufchâteau) a épousé une femme de Morhais (terre de Neufchâteau), fille de Jehan de la Han, laboureur et marchand, qui « s'at entretenu à labourer jusqu'au jour où il a épousé la veuve d'un franc-homme de Rondu, laquelle était bourgeoise de Saint-Hubert».

Jehan Le Clercq, cultive ses propres terres et est «equipe pour le service».

Adam Bueret de Chesnet, a épousé une femme taillable de Sal-vacourt (mairie de Chaumont).

Pierre Colla de Renimont a épouse une fille de franc-homme de Rondu, «mais (comme l'année n'est pas encore passée), n'at choisy chavaige. Aussi, a l'intention, des le retour du prévôt, de demander le dit chavaige, par le fait qu'il est frans-bourgeois de La Roche.»

Pierre Lambin, de Chesnet, est franc-homme et sa femme franche. Mais ses beaux-parents n'ont pas voulu lui venir en aide et il a éte force de «suivre la guerre d'abord puis à travailler pour les gens».

Jehan Disier, «dudit Izier, terre de Durbuy» est venu jeune, de son pays, et ne connaît pas la qualité de son père. Il garda «les porcques dans la terre de Saint-Hubert puis vint au Chesnet (Rondu) où il charrue et garde les troupeaux». Il fit la connaissance d'une orpheline, fille de franc-homme, l'épousa et continua à labourer tant pour « soy-même que pour autruy». Il fut ensuite reçu franc-homme par « le vieulx Sr de Wiltz mais n'at jamais été monte et équippez ».

Jehan le Couvreur, de Villeroux, est franc-homme mais a épouse la fille d'un bourgeois afforain de Bastogne. Son beau-frere est censier de la forte-maison de Bastogne (1599).

Il y a trois absents: Jehan Gousse de Nimbermont. Collignon Martin de Chesnet et Pierre Francquin qui sont de la compagnie du capitaine Antoine. Enfin Jehan le Fripier est mendiant.

 La déclaration de Lambert Lallemant, mayeur de Rondu, ne manque pas d'interet. D'apres lui, Jehan Lambotte de Remichampagne a toujours été taillable. Il est meunier de «son stil».

Le mayeur ne connait ni Jehan le Clercq, ni Jehan le Couvreur, qui ont toujours été réputes francs-hommes. Jehan Anthoine «gagne sa journée». Martin Pierret «n'at aucun moyen de vivre». C'est encore le cas pour Pierret Lambin, Jehan Disier, Jehan Foullon et Jehan Herman qui sont taillables. Les manants de la «Neuville» sont des francs-bourgeois et payent le cens au prince. La femme de Jehan Anthoine est bourgeoise de Tronquoy, celle de Jehan de Choeulx, bourgeoise de La Roche. Henri de Wigny est fils de franc-bourgeois de La Roche, Pierre Colla, franc-bourgeois de Bertogne et Collin le Couvreur, bourgeois d'Arlon.

Dans le ban de Rondu, il y a 37 prétendus francs-hommes en 1599. En réalite, 7 d'entre eux sont en règle, c'est-à-dire des vrais francs-hommes.

De la mayerie de Bourcy, se présenterent devant le conseiller Benninck:

Jehan Mathieu de Bourcy dont la mère était de Nimerle (Limerlé) où selon lui, «les mannans avaient tous la qualité de francs-hommes».

Jehan Hofferlin qui se dit frère de Pierre Jehan Mathieu de Bourcy. Sa mère était de Hardigny. Il a épousé une femme du comté de Salm.

Jehan Lambert d'Ouborcy, fils de bourgeois de La Roche epousa la fille d'un franc-homme et choisit le «chavaige» durant la premiere arnnée de son mariage.

Pierre Jehan Henry de Troysne «dont la mere etait de Rullant»‚ est «masson de son mestier».

Michel d'Ouborcy, alias Michel Jacques de Benonchamps, fils de Cornet Jacques. Sa mère etait d'Hostert (Aden). Il avait épousé une fille de Michamps dont le pere était berger.

Dunenge d'Ouborcy, fils de Pierre Micha, a épouse la fille Ourt de Longwilly. Sa mère était de Remoiville et de «race franche». [Nignus] de Benonchamps, veuve de Pierre Cornet, franc-homme de Foy. Son premier mari était fils deBrunhaus de Benon-champs. Son deuxieme mari, Estiennede Remoiville, originaire de la terre de Saint-Hubert «s'attenu pour francq homme et relevé chavaige entre les mains de feu Vincent de Brederbach, lieutenant du fujeusne Sr de Wiltz ».

Herman van Niderwampach, alias de Faville, gentilhomme habitant Benonchamps, cousin de Henri Lachen, dit Wampach.

Pierre Mathieu «franc-homme et archier de la compagnie Berlaymont», d'après attestation de la justice d'Hibronval. C'était un noble, originaire de Stavelot; sa mère provenait des hommes de la Salle.

Jean Jadin, de Wycourt, ne à Filly (terre de La Roche) pro-vient des «hommes Monsieur», s'est marie à la fille de Pierre de Rachamps. Jadin se considère franc-homme parce qu'il a épouse une fille d'homme de la Salle. La mère de Jean Jadin etait bour­geoise.

Le «recueil de la mairie de Bourcy» donne à son tour de pré-cieuses indications.

Ainsi, Pierre Jehan Henri doit être tenu pour taillable. II est peut-être franc-homme du «costel paternel pour etre natif de Troisne (mayerie de Hoffelt) mais où tous les mannans prétendent par abas être francq». Du rine de sa mère, il n'est pas franc, car celle-ci est native de la « seigneurie de Rullant».

Sont d'autre part tenus pour taillables: Michel d'Ouborcy, Dun-nenge d'Ouborcy, Henri Noel, Pierra de Wycourt (pour avoir te-nu continuellement hostellerie), Jean Jadin, parce que les hommes Monsieur, de La Roche, sont «de serve condition».

La veuve Pierre Cornet, parce que son deuxième mari est de St-Hubert et que les hommes de cette terre sont reputés taillables.

Lambert du Pont, de Herlenval, noble, a épouse une fille de franc-homme.

Georges de Filly, « ne à Filly, au comté de La Roche, est gen-tilhomme, et sa femme est de même qualité, suivant attestation des fiodaux de La Roche et des hommes de la Salle».

Jehan Anthoine, natif de Wycourt (37 ans en 1599), venu de la terre de Houffalize. Il est noble, suivant attestation des hommes jugeables de Houffalize. Sa femme est la soeur de Georges de Filly. Anthoine est monté et équipé et vit de son bien.

Jehan Colla, alias Arnould de Bourcy, de Wicourt, fils de bourgeois, sa mère était de la terre de Rolle. Natif d'Houffalize, Jehan Colla épousa la fille de son homonyme Jehan Calla. «Concidéré comme franc-homme parce qu'il épousa une fille d'homme de la Salle, du dit Wycourt».

Henri Noil de Mychamps, franc-homme de Bertoigne (La Ro­che) «marie à une bourgeoise de Mychamps». Son père etait bourgeois.

Pierra de Wycourt, alias de Monschausen, archer de la bande d'ordonnance de Berlaymont, bourgeois, natif d'Houffalize épou-sa la fille d'un franc-homme de Wycourt et fut admis «du temps du Sr. de Rolle».

Dans la mayerie de Bourcy, il y a six vrais francs-hommes sur vingt qui se prétendent tels.

L'enquête du conseiller Benninck permit de déceler les causes du développement illicite des francs-hommes. Dans l'espoir d'eviter é tout prix le payement de l'aide et d'échapper aux contributions et corvées serviles, beaucoup n'hésiterent pas soit à enfreindre un reglement qu'ils connaissaient, soit à se «faufiler» parmi la classe des francs-hommes dans le but de profiter de privilèges auxquels ils n'avaient pas droit. Aussi, parmi les francs-hommes, en est-il qui se sont «mésallies» ou qui viennent d'un «lieu non francq». D'autres sont, soit des serfs, soit des bourgeois qui n'ont aucun «chavaige». Beaucoup viennent de «pays» voisins et, dans ce cas, il est pratiquement impossible de contrôler leur qualite. Il en est qui, tour en étant francs-hommes, ne font pas le service à cheval. Un grand nombre exercent «art mechanique» : ils sont maçons ou tailleurs, ou cordonniers, ou couvreurs, ou menuisiers. Souvent, ils doivent cultiver les terres d'autrui pour vivre, ou «garder les vaches ou les porcques». Il arrive même qu'ils se fassent mendiants. On devine dès lors l'opportunité d'une reorganisation de la classe des francs-hommes. Supprimer tous ceux qui étaient en défaut eut été impossible, car ils auraient été déchus presque tous. C'est pourquoi les archiducs se montreront, une fois de plus conciliants et permettront à ceux qui sant d'origine franche et non «mesallies» de se mettre en ordre.

Les francs-hommes de Rondu seront les premiers à bénéficier de cette mesure de clémence. Le 2 aoùt 1600, Albert et Isabelle confirmaient une nouvelle fois leurs privilèges. Les Archiducs leur pardonnent volontiers leurs fautes — car «ils ne sont de mesme qualité que les autres francqz hommes de la prévôsté» — d'autant plus que par suite des dernieres guerres de France, alors que les hommes étaient en service devant Dieppe, à la suite du Duc du Maine, en Flandre, en Frise et autres lieux, leurs biens ont été pillés et ravagés.

Voici la liste des bénéficiaires de cette clémence: Pierre Francquin, Julier Sr de Jupille, Jean de Vambay, Henri de Vigny, Henri Becca, Pierret Lamin, Servais le Mareschal, Henry Jean Gousse, Jean de Vaulx, Jean Bodelet, Collignon Martin, Jean d'Izier, Jehan Lambin, Adam Pierret le vieulx, Jean Grand, Le Jeusne Jehan Grand, Le Couvreur, Godefroid le Parmentier, Jean Calla Laurens, Jehan Pouffren, Jean de Magereu, Guillaume de Morhez, Girard la Veut, Jehan Evrard, Collignon Ronsimont, Jean Gaultire, Girard de Mohonval, Henry Gooss, Jean de Re-mience, Frainois le Maire, Jehan Lambert, Collignon de [Bovigny], Jehan Lambot, Jean le Clercq, Jean de Vilrou, Jean le Couvrer, Jean Anthoine, Jean de Vaulx. Pierre Jean Colla, Henry Girard, Franwis Baltgoze, Robert Badeson, Jean Forthomme, Martin Pierre, Hubert Colla et Lambert Lallemant.

L'esprit des lettres patentes des archiducs, est clairement exprimi:

  • Désirans favorablement traicter iceulx présentement vivans, et non descendans d'homes battis de notre prévôsté de Bastoigne — ou mairie de Notre Dame d'Aix ny mariez avecq filles ou vesves d`icealx (affin qu'ils ayent tant meilleur moyen de s'employer à notre service) avons accordi et accordons seront francqz et exemptz de toutes demandes, tailles, prieres, corvies et de Logis [de gens de guerre] comme sont les francqz sergeans de la mayerie de Hoffelt». Bien entendu, ces privilèges ne s'adressent qu'à ceux qui en ont joui «de par le passé». Mais cette confirmation appelle des réserves: les frans sergeants de Rondu n'admettront «personne venant d'un autre lieu. A moins qu'ils n'aient usé, en ces endroits, de pareils privilèges ».

En échange de ces exemptions, les francs-hommes de Rondu se ront tenus de «touiours entretenir chevaulx et hatnois et eulx tenir prestz à nous servir en toutes nos affaires quand de par nous, eulx gouverneur de Luxembourg ou prévôst de Bastoigne requis en seront». Ils seront en outre tenus « à la constrainte de ceulx qui seront reffusans, ou défaillans à payer leur portion des aydes qui nous serons accordées en notre duché de Luxembourg et ce à peine d'être descheuz de leurs privilèges — pourveu que icelle servitude ne tourne à notre charge ou à celle du pays».

A dater du 2 aoùt 1600, les francs-hommes de Rondu obtiennent un délai de 4 mois pour se mettre en regle. De même, les archiducs leur accordent l'autorisation d'apposer « au dit lieu de Romdu et mairie, leurs panonceaux armoyez de leurs armes». (137)

En 1601, les archiducs Albert et Isabelle confirment aussi les privilèges des francs-hommes d'Hoffelt. Leurs franchises remontant au moins, à Jean L'Aveugle, avaient été renouvelées en 1439, en 1500, en 1516 et sous Philippe II.

Désormais ils «seront francqz et exemptz de toutes demandes, tailles, prières, corvies et de logis, comme les francs-sergents de Rondu» à condition qu'ils ne soient descendants «d'hommes battis de la prévôsté de Bastoigne ou mayerie de Notre-Dame d'Aix, ny mariés avec fille ou vesves d'iceulx afin qu'ils ayent tant meil-leur moyen de s'entretenir à notre service». Ils ne pourront «admettre à résidence au dit ban que ceulx issus d'aultres lieux où ils ont eu et jouy de semblables franchises et dont ils seront tenus d'exhiber certification pertinente à notre receveur de Bastogne ou à son lieutenant». En échange de ces privilèges, les francs-hom-mes d'Hoffelt devront, eux et leurs successeurs « entretenir chevaux et harnois et se tenir prêts pour nous servir nous et nos successeurs, quand ils en seront requis par le gouverneur du Luxem­bourg et leur prévôt pour s'acquitter du service militaire et mesmement servir à la contrainte de ceux qui seront défaillants à payer les aydes qui nous seront accordées dans notre Duche de Luxem­bourg». Les archiducs déclarent enfin qu'ils les protegeront dans le maintien de leurs privilèges et les autorisent à apposer dans la mayerie d'Hoffelt «leurs penonceaulx armoyez de leurs ar­mes». (138)

Voici la liste des vrais francs-hommes de la mairie d'Hoffelt, en 1601.

 Limerle:

Jean Maffige, Henri Bozet, Henri et Servais Gaillard, Jean le Marichal, Pierre Puet, Marye Wathie, vesve avec son feu mari, Jean du Faye, Jean Paulus, Claus Jacques, Jean Henry, la vesve de feu Petit Watthy avec feu son mari, Jean Clamon, Henry Pierre, Henry [Alhon], Marie Mathu, fille non mariée, Marguerite Pierre Rousseau, fille non mariée, Margueritte le Mignan vesve, François Pierard, Jean Pazay.

Hoffelt :

Michel Engelman, Reuters Sondach, Thilir Bernard. Coos Frantz, Tunas Hans, Fremesch Peter.

  • E.A. F. Conseil de Luxembourg. L. Les francs-hommes (1471­-1651). Lettres patentes du 2 aoùt 1600. (Rondu).
  • E.A. F. Conseil de Luxembourg. L. Francs-hommes (1651-1699). Les francs-hommes d'Hoffelt, confirmation de 1601.

Steinbach :

Jean le Marlier, Martin Lucas, Simon Toussaint, Simon Piette, Henri Walran, Jean Piette, Jean Servais, Simon Malanne, Pierre Michel, Michel Gillet, Servais Urbain, Jean Collas.

Troisne:

Lennesch Jean, Michel Bourquef,(Bourgraf) Diedrich Hans.. Jean le Bourguignon.

Moinet :

Pierre Noette, Jean le Bourguignon et Henri Colas.

Bellain (la petite):Neant.

 Tels etaient en 1601 les vrais francs-hommes des « francqz villages de la mayerie de Hoffelt». Mais à côté de ceux-ci, l'enquète fait connaitre les noms des faux francs-hommes, c'est-à-dire de ceux qui prétendaient, à tort, avoir des privilèges.

Limerlé en comptait 17 venus d'un lieu «non francq» et 12 qui étaient «mésallies».

Steinbach: 9 venus d'un lieu «non francq» (dont un espagnol... Jean Fabian) et 9 «mésallies».

Hoffelt: 10 «venus d'ailleurs» (de lieux «non francs»). (139) Troisne: 10 venus de «lieux non francqz» et 5 «mésalliez». Moinet: 8 venus de «lieux non francqz» et 3 «mésallies». Bellain (la Petite): 3 venus de «lieux non francqz». Wilverdange: 5 venus de lieux «non francqz» ou «mésallies».

On peut lire en note de l'enquete de 1601: tous les francs-hom-mes, vrais ou faux, ne «sont equipées, la plupart d'entre eux n'ayant plus les moyens». C'est d'ailleurs pour cette raison que les Archiducs ordonnent à ceux qui désirent garder leurs privilèges de s'équiper comme il convient endeans les quatre mois.

Parmi les lieux qualifies de «non francs» se trouvent: » Retny, Bellain, Beho, Biertoigne, Rodenmacher, Salm, Houffalize, Les Tailles, Vaulx, Gouvy, Hoffelt, (de maison non franche), Rogny Mont, Langlir, Stokhem, Rosier, Cetturu, Echternach, Crendal, Gudenge, Benonchamps, Taverneux, Asselborn, Dayffelt, Brachtenbach, Donnange, Hachiville, Wampach, Mabompre, Alborne, Beure, Biziory, Lompville, Trois Vierges.

A Hoffelt, les francs-hommes déchus venaient donc de lieux (140) A.E.A. F. Conseil de Luxembourg. L. Les francs-hommes (1651­1699) et les francs-hommes d'Hoffelt en 1601 non Francs ou avaient des biens roturiers, n'étaient pas francs de par leur ascendance étaient mésallies, n'avaient pas les moyens de s'équiper, exercaient de grands « traffiques », n' accomplissaient plus le service à cheval, étaient trop vieux, provenaient dune maison non franche, profitaient d'un bois roturier, tenaient taverne, payaient «grasse chaire», exercaient «art mechanique», profitaient des prairies à titre de «gagiere» ou exploi taient des terres sartables ou labourables d'autrui. (140)

 Désirant profiter de la même réhabilitation que ceux de Rondu et d'Hoffelt, les francs-hommes de la prévôté de Bastogne, adressent, en 1602 une requête aux Archiducs Albert et Isabelle. Le document est signe par Clausen Hubert de Tarchamps, Henri Hu­bert de Tarchamps, Pieron de Mabompre, Michel de Wardin, Jean Norroy de Wardin, Sondach Bouschman de Harlange, Jean Gelch de Poncel, Robert Belche de Watrange, pour la mayerie de Doncols; Pieth Henry Thiery, Jean Herbeau, Collignon Godfrin de Burnon, Jean Jehennon de Hollange, Jean Cleis, Jean Pierre de Bar. De la mayerie de Hotte; Henri Lambert de Vaulx, Collignon Henri, Thiery Arnold de Rachamps, Pierre Henri Thiery, Colla de Verlaine, Henri de Verlaine, Louis Colla Gillet de la mayerie de Chaumont, Michel de Jodenville, Jacquemin Pacqueau d'Astenoy, Michel Jacques Cornet de Mychamps, Jean d'Ortheuville de Vaux, Nicolas Tripper de Jodenville, Jean Jacques de Villeroux, tous de la mayerie de Chaumont, hormis Jacques Michel Cornet qui est de la mayerie de Bourcy. Ce texte précise que certains sont « francqz de père et mère et d'autres issuz de la bourgeoisie ». Ces derniers avaient été admis à «relever le chavaige des francqz hommes au temps où le Srde Cobreville était prévôt de Bastogne». Condamnes depuis 5 à 6 ans à «contribuer au logement des gens de guerre et aux aydes» les signataires avaient été — deux ans auparavant — demis, par le Grand Conseil de Malines, de toutes les franchises et exemptions dont jouissent les francs-hommes.

Ils avaient en outre été astreints à payer les «tailles de grasses chaires comme les hommes battis» tout cela parce qu'ils n'avaient pas été «mantes et equippés».Les requé- rants attribuent cette carence aux malheurs «des dernieres guerres de France» qui accablèrent les francs-hommes et à l'instigation du prévôt Cobreville, 64 qui avait, semble-t-il, encouragé des bourgeois à «relever le chavaige des francs-hommes ».

Le Conseil de Luxembourg et le Grand Conseil de Malines ne se laisserent pas duper. Ils les rejetèrent tous dans la roture. Telle était la sanction frappant ceux qui voulaient exciper d'un etat qu'ils n'avaient pas.

Le motif de la requete, on le devine, n'a d'autre but que de supplier les Archiducs de lever cette sanction en permettant aux requèrants de réintegrer la classe dont on venait de les exclure.

Les Archiducs se montrent bons princes: ceux qui pourront prouver qu'ils sont «issus, sans mésalliance de père et mère francqz » pourront reintègrer la franchommie, à la condition de s´armer et s'équiper comme il convient. D'autre part, ils ne pourront exercer «art mechanique, répugnant à l'état de franc-homme». Ceux qui étaient bourgeois retourneront à «cette qualite». Il en sera de même pour tous ceux qui «sont venus du dehors pour se marier à vesves ou filles de francqz-hommes». à moins qu'ils ne prouvent être venus d'un lieu où ils jouissaient de la franchise des francs-hommes. (141)

Le 10 juin 1602, les francs-hommes de la prévôté de Bastogne (autres que ceux de Rondu et Hoffelt) cités ci-dessous se voient confirmer leurs privilèges. Ce sont:

Clausen Hubert de Tarchamps, Henri Hubert de Tarchamps, Pieron de Mabompreid, Michel de Vardin, Jean Norroy de Var-din, Sondach Bouschman de Harlange, Jean Gelch de Poncel, Ro­bert Belche de Watrenge, pour la mayerie de Doncol, Pieth Henry Thiry, Jehan Herbeau, Collignon Godefrin de Burnon, Jehan Jehennon de Hollange, Jehan Cleis, Jean Pierre de Bar de la mayerie de Hotte; Henri Lambert de Waulx, Collignon Henri, Thiry Arnold de Rachamps, Pierre Henry Thiery, Colla de Verlaine, Henry de Verlaine Louis Colla Gillet de la mayerie de Chaumont; Michel de Jodenville, Jacquemin Pacqueau d'Astenoy, Michel Jacques Cornet de Mychamps, Jean d'Ortheuville de Vaulx, Nicolas Tripper de Jodenville, Jean Jacque de Villeroux, tous de la mayerie de Chaumont, hormis Michel Jacque Cornet, qui est de la mayerie de Boarcy.

 (141) A.E.Arlon, Conseil de Luxembourg, L. Les francs-hommes (1471-1651) 16 juin 1602. Confirmation des prévôté des francs-hommes de Bastogne.

A la même date, les francs-hommes d'Amberloup se voient eux aussi accorder confirmation de leurs privilèges. Puis tous ceux du duché obtiennent la même faveur au cours des années qui suivent. Les conditions posées à tous, sont celles réclamées aux francs-hommes de Rondu, Hoffelt et Bastogne. (142 

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